Quand je dis « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », est-ce juste pour obéir à un concile antique ou bien cela nous dit-il quelque chose de Dieu ?
Dieu a créé l’Univers, et nous pensons à lui quand nous contemplons un beau ciel étoilé. C’est lui qui s’est révélé plus tard comme Père, Fils et Esprit Saint. Il est le Dieu à l’origine de tout, de l’univers connu et inconnu, d’une Création, à protéger, qui a fait que des micro-organismes se sont développés pour aboutir en quelques milliards d’années à la nature, les hommes et les femmes de ce monde, ce que nous sommes.
Il nous a envoyé son Fils Jésus partager notre condition humaine. Nous le connaissons par les quatre évangélistes et saint Paul. Dans les Évangiles, nous découvrons que nous sommes tous frères et sœurs, ce que nous disait déjà la Genèse et le Deutéronome. Ces textes déjà, comme le Fils, nous alertent, ils nous signifient que nous profitons de façon immorale des conditions de travail épouvantables dans certains pays où sont fabriqués pour pas cher des tee-shirts, des smartphones et des médicaments que les gens ne peuvent se procurer. Si Jésus est Dieu, il ne cherche pourtant pas à être mis sur un piédestal et à être pompeusement glorifié, il nous invite à nous aimer les uns les autres, et se rend présent dès que quelques-uns sont réunis en son nom. Il a promis à ses disciples de nous envoyer un défenseur, celui que nous appelons l’Esprit Saint.
Cet Esprit Saint, on le perçoit un peu dans l’Ancien Testament. Il nous renvoie à l’Esprit de sagesse. On pense à Salomon et à la sagesse de personnes passées ou de notre temps, chrétiens ou non chrétiens comme Jean Bosco, Martin Luther King, ou le docteur Denis Mukwege, ce médecin congolais prix Nobel de la Paix en 2016 qui soigne des victimes de sévices sexuels. Il s’exprime aussi en dehors du monde chrétien : dès l’Antiquité comme Socrate ou Diogène, ou dans le monde oriental avec Bouddha ou Gandhi. L’Esprit Saint nous force à constater que la sagesse, le bon sens et l’intelligence sont des dons de Dieu largement partagés.
Et pourtant ces trois personnes sont un seul et unique Dieu. Ces trois personnes ne peuvent pas exister l’une sans l’autre dans le monde chrétien, nous ne pouvons pas les séparer.
Que se passerait-il sans la Trinité ? Dieu serait comme une divinité lointaine devant qui nous serions entrain de prier pour « apaiser son courroux ». Avec le Fils seul nous serions dans une ONG sympathique et humaniste. L’Esprit Saint tout seul nous ferait entrer dans une sagesse universelle, peut-être consensuelle, mais qui pourrait nous empêcher de considérer l’autre qui pense et vit différemment de nous à sa juste valeur.
Nul ne peut dire tout de Dieu, nul ne peut se l’approprier. Dieu, c’est à la fois la puissance de la création, l’humanité du Fils, la sagesse de l’Esprit. À la question de Jésus, Dieu et Fils de Dieu : « Qui dites-vous que je suis ? » c’est à nous qu’appartient la réponse.