Contre le cléricalisme
Retour à l’Evangile
Yves-Marie-Blanchard
Salvator
Paris, 2023, 136 p.
L’auteur est prêtre du diocèse de Poitiers mais aussi agrégé de lettres, docteur en théologie et professeur honoraire à la Catho de Paris. Il est en outre membre du Groupe des Dombes.
C’est un petit livre de 125 pages, divisé en sept courtes parties. Il ne présente aucun scoop, par contre on y trouve six points importants relevé par l’auteur de ce que représente le cléricalisme pour lui et contre lesquels il est urgent de se mobiliser. Ces six points sont illustrés par un verset soit d’un évangile, soit d’une lettre de saint Paul.
Le premier point est celui auquel on pense naturellement concerne l’appellation « Père » et les autres titres qui fleurissent dans notre Église. Il fait référence à Mt 23, 9. Suit la référence à la sainteté, d’après le verset de Col 1, 2, saint Paul s’adressant aux membres des communautés avec le terme de « saints ».
Le deuxième concerne le titre de saint et on pense tout de suite au débat sur « saint » et « sacré », l’auteur monter que le terme de saint au départ s’adresse à tous les membres des communautés visitées par saint Paul (Col 1,2) et on est loin d’une mise à l’écart.
En troisième lieu une réflexion sur qui est appelé « apôtre » : est-ce seulement « les Douze » ou bien cette notion est-elle plus élargie, dont des femmes (Lc 6, 13) ?
Le quatrième point reprend le célèbre verset de l’épitre aux Galates (Ga 3, 28) qui n’est pas souvent mis en avant quand il s’agit de donner des responsabilités dans l’Église.
Le cinquième point : « Le plus petit chez vous tous, c’est lui qui est grand », cette interpellation dans Lc 9, 48 rejoint « la loi paradoxale des Béatitudes » dans le combat contre le cléricalisme.
Enfin le sixième point sur « l’autorité naturelle du berger [qui] se fonde seulement sur la compétence […] mais repose surtout sur la qualité des liens personnels entretenus avec chacune des brebis ». Une problématique qui renvoie à des structures hiérarchiques qu’il est bon d’interroger.
L’ouvrage se termine avec un chapitre sur la synodalité, toujours à construire. Un des derniers mots de l’auteur : « Non, le cléricalisme n’aura pas le dernier mot : l’Église du Christ est d’une autre nature ».
Un livre tout à fait d’actualité, qui a eu le prix 2023 de la CCBF, simple à lire, avec beaucoup de citations bibliques appuyant le discours et dans lequel il est bon de se plonger.